AdopteUnMec.com

AdopteUnMec.com

Lettres enflammées et correspondance érotique

Si vous êtes un tantinet littéraire, curieux, romantique ou féru d’histoires d’amour croustillantes, vous ne serez pas sans savoir que notre époque est loin d’être la plus fantaisiste. Car si aujourd’hui le sexe et la sexualité font les gros titres et apparaissent partout, tant dans nos livres que sur nos écrans, ce n’est pas pour autant que la population fait davantage l’amour qu’autrefois. Selon une étude IFOP parue en février 2024, ce serait même l’inverse.

Cette étude révèle de nombreux points qu’il serait intéressant de développer, mais cela m’a fait penser que peut-être justement, parce que le sexe est désormais partout, il en est devenu presque banal, moins désirable, attrayant.

À une époque où les écrans n’avaient pas leur place et où le rapport au temps était différent, on usait d’inventivité et d’imagination, pour rencontrer, séduire et flirter avec l’objet de nos désirs. La correspondance érotique fait partie intégrante de ces usages, et a été largement utilisée par nos prédécesseurs. Et pour cause, se faire discret sur ses relations extra-conjugales n’était pas une mince affaire. Il fallait la jouer fine, très fine. Ce qui, dans la littérature, nous a valu quelques petits bijoux de ce genre : 

Je suis très émue de vous dire que j’ai

bien compris l’autre soir que vous aviez

toujours une envie folle de me faire

danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit

là une preuve que je puisse être aimée

par vous. Je suis prête à vous montrer mon

affection toute désintéressée et sans cal-

cul, et si vous voulez me voir aussi

vous dévoiler sans artifice mon âme

toute nue, venez me faire une visite.

Nous causerons en amis, franchement.

Je vous prouverai que je suis la femme

sincère, capable de vous offrir l’affection

la plus profonde comme la plus étroite

amitié, en un mot la meilleure preuve

que vous puissiez rêver, puisque votre

âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-

bite est bien longue, bien dure et souvent

difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme

grosse. Accourez donc vite et venez me la

faire oublier par l’amour où je veux me

mettre.

Voici une de ces fameuses lettres enflammées qui auraient été envoyées par Georges Sand à son amant Alfred de Musset en 1835.

Réponse de ce cher Alfred :

Quand je vous jure, hélas! un éternel hommage

Voulez-vous qu’un instant je change de langage ?

Vous seule possédez mon esprit et mon cœur.

Que ne puis-je pas avec vous goûter le vrai bonheur !

Je vous aime, ma belle, et ma plume en délire

Couche sur le papier ce que je n’ose dire

Avec soin, de mes vers, lisez les premiers mots,

Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

Ces textes ont fait l’objet de nombreux débats afin de savoir s’ils étaient d’origines ou non. Encore aujourd’hui, personne n’est d’accord. Quoi qu’il en soit, ces lettres sont l’exemple même que les relations amoureuses demandent et méritent de se creuser un tant soit peu la tête, afin d’offrir à l’autre, autre chose que la banalité. Parce que peu importe l’époque, le mystère et la surprise sont toujours les bienvenus pour pimenter une relation.

Britany Lefebvre - @Indécence_et_Déraison

je m'inscris
back to top